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Le coût du sommeil

Le coût du sommeil : Y a-t-il une perte de temps à dormir huit heures ?

Nous vivons dans une société qui valorise la productivité par-dessus tout (“le temps, c’est de l’argent”), et le sommeil est souvent considéré comme un obstacle à l’accomplissement des tâches. Cependant, des recherches récentes ont montré qu’un sommeil suffisant est en fait essentiel pour une productivité et une réussite optimales. 

Cet article se penche sur le coût du sommeil et de l’insomnie et sur les raisons pour lesquelles nous devrions prendre nos besoins de sommeil au sérieux.

Pour Antoine, le temps était précieux et il ne voulait pas le gaspiller en dormant

Il était une fois un homme d’affaires prospère nommé Antoine qui pensait que le sommeil était une perte de temps. Il était toujours sur la brèche, participant constamment à des réunions, concluant des marchés et travaillant de longues heures pour rester à la pointe du progrès. Il pensait que le sommeil était un luxe qu’il ne pouvait pas s’offrir et se vantait souvent de pouvoir fonctionner avec seulement quelques heures de repos.

Pendant des années, l’emploi du temps chargé de Antoine a semblé fonctionner. Il avait toujours une longueur d’avance, concluant des affaires et réalisant de gros bénéfices. Cependant, au fil du temps, il a commencé à remarquer que ses performances diminuaient. Il avait plus de mal à se concentrer pendant les réunions et commettait plus d’erreurs qu’auparavant.

Le coût du sommeil : Y a-t-il une perte de temps à dormir huit heures ? Pour Antoine, le temps était précieux et il ne voulait pas le gaspiller en dormant.

Au début, Antoine a ignoré ces signes, les attribuant au stress ou à une fatigue passagère. Mais comme ses performances continuaient à baisser, il a commencé à se demander s’il n’y avait pas un problème plus profond en jeu. Il a consulté un médecin, qui lui a dit que son manque de sommeil était probablement la cause première de la baisse de ses performances.

Il a finalement changé ses habitudes

Antoine a été surpris par cette nouvelle. Il avait toujours pensé que le sommeil était une perte de temps, mais il réalisait maintenant qu’il était essentiel à sa réussite. Il a commencé à donner la priorité au sommeil, en veillant à dormir huit heures par nuit. Il a également commencé à déléguer davantage de tâches à son équipe, afin de pouvoir se concentrer sur ses responsabilités les plus importantes.

Au fil du temps, les performances de Antoine ont commencé à s’améliorer. Il se sentait plus vif et plus alerte pendant la journée, et il était capable de prendre de meilleures décisions dans son entreprise. Il s’est rendu compte qu’en prenant soin de lui et en se reposant suffisamment, il était en fait capable d’être plus productif et de réussir à long terme.

Avec le recul, Antoine regrette les années qu’il a passées à négliger son sommeil. Il s’est rendu compte que le sommeil n’était pas un luxe mais une nécessité, et que prendre soin de soi était tout aussi important que de s’occuper de son entreprise. Dès lors, il s’est assuré de donner la priorité à sa santé et à son bien-être, sachant que c’était la clé de sa réussite.

Les conséquences du manque de sommeil

Le coût du sommeil et son manque est un enjeu sérieux qui a non seulement des conséquences significatives sur la santé physique, mais aussi sur les capacités intellectuelles.

Le sommeil est essentiel pour une fonction cognitive optimale, y compris l’attention, la mémoire et les capacités de résolution de problèmes. Le manque de sommeil alterne ces fonctions cognitives et entraîne une baisse de la productivité, un ralentissement des temps de réaction et un risque accru d’erreurs et d’accidents. En outre, le manque de sommeil a souvent un impact négatif sur les capacités de prise de décision, rendant difficile l’évaluation des risques et des avantages et augmentant la probabilité de faire des choix impulsifs ou irrationnels.

En plus, le sommeil joue un rôle crucial dans la régulation émotionnelle, en aidant à gérer le stress et à maintenir une humeur positive. Le manque de sommeil entraîne de l’irritabilité, des sautes d’humeur et un risque accru de dépression et d’anxiété. En outre, le sommeil est essentiel pour consolider les souvenirs émotionnels, ce qui signifie qu’un manque de sommeil peut rendre plus difficile le traitement et la régulation efficace des émotions.

Le mythe de l’homme qui ne dort pas

Contrairement à la croyance populaire, les personnes qui réussissent ont besoin de dormir. En fait, la plupart des personnes qui réussissent le mieux accordent une grande importance au sommeil dans leur vie. Les recherches ont montré qu’un sommeil suffisant est essentiel pour une fonction cognitive optimale, notamment l’attention, la mémoire et la capacité à résoudre des problèmes.

La culture du surmenage et la pression constante pour sacrifier le sommeil à la productivité peuvent être préjudiciables tant aux individus qu’aux organisations. Lorsqu’on attend des employés qu’ils travaillent de longues heures et qu’ils négligent leur besoin de sommeil, cela conduit vite à l’épuisement professionnel, à une baisse de la productivité et à une augmentation de l’absentéisme. En outre, le fait de sacrifier le sommeil pour le travail peut avoir des conséquences à long terme sur la santé, notamment un risque accru de maladies chroniques et de problèmes de santé mentale.

Comment accorder une place privilégiée au sommeil sans sacrifier ses objectifs professionnels ?

Il est possible de donner la priorité au sommeil sans sacrifier ses objectifs professionnels. L’une des stratégies consiste à établir une routine de sommeil cohérente, comprenant une heure de coucher et une heure de réveil régulières. La mise en place d’une routine de relaxation au moment du coucher, comme la lecture d’un livre ou un bain, peut également aider à communiquer à l’organisme qu’il est temps de se calmer. 

En outre, il est important de créer des limites entre le travail et le temps personnel, notamment en réservant du temps pour se reposer et se détendre. 

Conclusion

Le coût du sommeil et le mythe de l’homme qui ne dort pas est nuisible et contre-productif. Donner la priorité au sommeil est essentiel pour une bonne fonction cognitive, une régulation émotionnelle optimale et pour prévenir des risques majeurs pour la santé (l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, ainsi que le burnout et la dépression).

 

N'hésitez pas à partager cette information avec vos amis !
  • Revillard Diane dit :

    Bonjour Dieter, le sommeil est vraiment indispensable. Le plus gros danger me semble l’avc à cause d’un surmenage.

    • En effet, surmenage et manque de sommeil vont souvent de pair et peuvent également se renforcer mutuellement : d’une part, nous avons trop à faire pour nous accorder le sommeil dont nous avons besoin et, d’autre part, notre manque de sommeil nous rend moins efficaces et nous prenons plus de temps pour faire face aux différentes tâches qui nous attendent.

      C’est d’ailleurs souvent ce qui conduit au syndrome d’épuisement professionnel ou burnout.

  • Jouvenon dit :

    J avoue avoir tres peu dormi pendant des années… Et avoir considéré que c était une perte de temps.
    Et depuis que je suis maman, je me suis apaisée et prends désormais un plaisir dibgue a dormir. Et j ai mis en place des rituels pour m accompagner paisiblement vers xe sommeil réparateur… Je suis nettement plus zen depuis😉 tres bon article 👍

    • Les rituels pour s’accompagner paisiblement vers le sommeil sont un excellent moyen pour (re)trouver un bon sommeil. En plus de 20 ans de soins de personnes souffrant de troubles du sommeil, je n’ai pas souvenir d’un seul patient qui ait été privé de sommeil et qui ait ensuite regretté d’avoir dormi davantage.

  • Noucia dit :

    Merci pour cet article qui remet les pendules à l’heure ! Le sommeil est essentiel, je le sais et pourtant combien de fois l’ai-je négligé ? Plus je prends de l’âge et plus je ressens ce besoin impérieux de prendre soin de mon besoin de repos. Cet article me fait penser à un ami, très brillant, qui réussit de grandes choses et qui depuis que je le connais ne plaisante jamais avec le sommeil. 😉

    • J’ai apprécié ton utilisation de l’expression « remettre les pendules à l’heure » en parlant du sommeil, car c’est précisément ce que la médecine du sommeil et la chronobiologie sont en train de faire.

      Savoir que quelque chose est souhaitable et le pratiquer soi-même n’est de loin pas une évidence. C’est le cas du surpoids et de l’alimentation, des maladies cardiovasculaires ou pulmonaires et du tabagisme, mais aussi de notre besoin de sommeil.

      Il est regrettable qu’en ce qui concerne le sommeil, la prévention médicale soit encore si peu développée à l’heure actuelle.

  • Catherine dit :

    Je me reconnais : je me couche trop tard ry je suis bien moins productive. J’aime trop lire rn fait. D’ailleurs, il est minuit passé !

    • Merci pour ton témoignage. Comme je le dis souvent, depuis l’invention de l’éclairage électrique par Edison, la tentation de rester éveillé la nuit est de plus en plus grande, mais l’inconvénient est que le soleil se lève avant que nous ayons eu le temps d’accomplir toutes les phases de sommeil dont notre corps et notre cerveau ont physiologiquement besoin.

      Il peut y avoir mille bonnes raisons de vouloir rester éveillé quelques heures de plus à la fin de la journée, mais la dette de sommeil que cela nous coûte ne peut pas s’effacer miraculeusement.

  • Cindy dit :

    Merci pour cet article ! Vous avez parfaitement expliqué l’importance du sommeil pour notre bien-être physique et mental. J’ai apprécié la partie sur « le manque de sommeil peut faire de vous une personne grincheuse » 😉 J’imagine déjà les gens autour de moi avec des pancartes « Attention je suis en manque de sommeil, approchez avec prudence ». 🙂 Vos conseils sont un rappel précieux que prendre soin de notre sommeil est essentiel pour être en forme et de bonne humeur.

    • J’aime l’idée du panneau « Attention je suis en manque de sommeil, approchez avec prudence ». Elle correspond en fait à ce que je perçois souvent, même sans pancarte visible, en présence de certaines personnes. Il peut y avoir un certain nombre d’affections psychiatriques qui provoquent un tel état, mais en l’absence d’autres explications, il s’agit généralement d’un manque de sommeil.

  • planorganisationblog dit :

    le sommeil c’est comme la faim, un appel du corps auquel il faut répondre, si on l’ignore notre corps finira par nous lâcher, merci pour cet article

    • En effet, Abraham Maslow a placé le sommeil à côté de la faim et de la soif dans les besoins physiologiques qui forment la base de la pyramide qui lui a été attribuée et que nous ne pouvons ignorer tant que nous sommes en vie, même si nous parvenons à nous accommoder d’un certain déficit en cas de besoin. C’est ainsi que des hommes ont bien vécu la faim (manque de nourriture) en temps de guerre ou la soif (manque d’hydratation) lors de la traversée d’un désert. Notre corps permet un certain degré d’adaptation en cas de besoin. Dans le cas du manque de sommeil, nous nous y habituons parfois et oublions ensuite d’y penser.

  • Pauline dit :

    Bonjour, Merci pour cet article très intéressant. J’ai remarqué que mes capacités n’étaient pas les mêmes avec ou sans de bonnes nuits de sommeil. Mon cerveau n’est pas aussi alerte et mes capacités d’apprentissage sont beaucoup plus mauvaises ! Mais je trouve qu’il est facile de tomber dans un cercle vicieux avec une dette de sommeil. Moins on dort, plus on a de temps pour « penser » et faire tourner notre cerveau en rond et moins on dort. On est beaucoup plus fatigué et moins performant. On culpabilise et on réfléchit trop et on ne dort toujours pas assez. C’est parfois dur de couper le cercle même si des solutions existent. Bonne journée

    • C’est en effet un cercle vicieux (ou une boucle de rétroaction négative). En dormant moins, on prive son corps et son esprit des effets réparateurs du sommeil qui cause à son tour de la fatigue, une diminution des fonctions cognitives, des troubles de la mémoire, une diminution de la capacité d’attention et une irritabilité accrue. En échange, on gagne du temps pour réfléchir ou pour s’adonner à des activités, mais cela exacerbe aussi les effets négatifs du manque de sommeil et a un impact profond sur les performances cognitives, la productivité et le fonctionnement général. Notre capacité à nous concentrer, à résoudre des problèmes, à prendre des décisions et à retenir des informations diminue lorsque nous ne dormez pas suffisamment. Et cela entraîne une baisse des performances dans plusieurs domaines de la vie, tels que le travail, les études ou les projets personnels.

      Si le fait de disposer de plus de temps pour réfléchir peut sembler bénéfique au premier abord, les effets négatifs du manque de sommeil contrecarrent vite tous les avantages. Nos capacités cognitives en pâtissent et notre aptitude à penser clairement et efficacement est compromise. Cela conduit souvent à la rumination, à des inquiétudes excessives et à des difficultés à trouver des solutions efficaces aux problèmes. La qualité de votre réflexion et de notre prise de décision diminue, ce cela perpétue le cercle vicieux.

      Pour en sortir, il faut donner la priorité au sommeil.

  • Flore dit :

    En effet, le sommeil est essentiel pour être équilibré et productif. De mon côté, si j n’ai pas mes heures, mon cerveau s’embrouille et j’ai vraiment du mal à réfléchir.

    • Dans la vie, nous rencontrons des problèmes difficiles qui peuvent nécessiter de nombreuses heures de réflexion et pour lesquels nous déployons de grands efforts sans aucune garantie de trouver un jour la réponse que nous cherchons. D’autre part, il y a des problèmes non moins urgents pour lesquels nous connaissons déjà la bonne solution, mais ce n’est pas pour autant que nous parvenons à nous résoudre à l’appliquer…
      C’est que l’homme vivant est actuellement bien loin de ce que Descartes pouvait penser.
      Nous pouvons bien nous rendre compte que nous manquons d’heures de sommeil et nous pouvons bien constater les conséquences évidentes du manque de sommeil comme le brouillard mental et les difficultés à penser comme nous le voudrions, mais ce n’est pas pour autant que nous arrivons automatiquement à en tirer des conclusions et à choisir la manière simple et unique de résoudre le problème, c’est-à-dire de nous accorder le sommeil dont notre corps et notre cerveau ont besoin.

  • barbouillon69120 dit :

    « Il n’y a pas de productivité sans repos ».

    J’ai moi-même souvent été catalogué comme ne voulant pas dormir, puis j’ai pris conscience de beaucoup de choses en lisant, j’ai essayé et je me suis rendu compte que dormir moins de 8 heures par jour (5 à 6 heures) était proche d’un état de zombie, et je pèse mes mots, j’estime – 50% de mes capacités cognitives.

    Qu’en dormant, j’étais plus durable non seulement sur une journée mais sur des mois (moins malade, meilleure humeur, capacité cognitive).

    Someille n’est pas une empreinte à perte, mais un investissement.

    • Merci pour ce témoignage.

      Nous vivons à une époque où tout le monde essaie d’en faire toujours plus, et la tentation est grande d’emprunter sur le temps de sommeil comme d’autres empruntent à la banque sans vraiment prendre en compte le remboursement avec les intérêts que cela nécessitera nécessairement.

      Ce que l’on peut obtenir à court terme s’avère toujours plus cher à long terme.

      Il en va de même pour notre sommeil et la gestion des périodes de sommeil dont notre organisme a besoin dès le départ est effectivement le meilleur investissement que nous puissions faire, comme tu l’as indiqué dans ton commentaire.

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