Comment devenir résilient ?
Imaginez… Vous êtes debout, solide sur vos deux pieds, confiant dans votre capacité à affronter les défis de la vie. Soudain, sans crier gare, un événement d’une violence inouïe vient fracasser votre existence. C’est comme si le sol se dérobait sous vos pas, vous précipitant dans un gouffre sans fond. Votre univers familier vole en éclats, vos certitudes les plus profondes se dissolvent dans la tourmente. Vous vous retrouvez nu, vulnérable, dépouillé de tout ce qui faisait sens jusqu’alors.
Cet article a été suggéré par Olivia Quetier du blog Psycho-Plume qui a organisé un évènement « Histoires de résilience » et où on trouve des articles intéressants comme par exemple sur la bibliothérapie.
Quand le sol se dérobe sous nos pieds
Face à ce cataclysme intérieur, vous avez l’impression que plus rien ne sera jamais comme avant. La blessure est si profonde qu’elle semble impossible à panser. Vous vous demandez comment continuer à avancer avec cette cicatrice indélébile gravée dans votre âme.
La résilience, notre super-héros intérieur
C’est précisément à ce moment critique que la résilience entre en scène, tel un super-héros de la psyché humaine. Cette force intérieure insoupçonnée qui sommeille en chacun de nous se réveille, prête à livrer bataille contre le chaos et le désespoir. Pour apprendre comment devenir résilient, il faut d’abord comprendre les mécanismes de cette capacité à rebondir.
Rebondir malgré les coups du sort
La résilience, c’est cette capacité miraculeuse à rebondir malgré les coups du sort, à se relever après avoir été mis à terre. C’est puiser dans ses ressources les plus profondes pour transformer la souffrance en une force créatrice, pour transmuter le plomb de l’épreuve en or de la sagesse.
L’art subtil de composer avec nos cicatrices et comment devenir résilient
Mais attention, la résilience n’est pas un remède miracle qui effacerait comme par enchantement les blessures du passé. Non, elle est plutôt l’art subtil de composer avec ces cicatrices, d’en faire des alliées plutôt que des ennemies. C’est un cheminement sinueux, fait d’avancées et de reculs, de victoires et de rechutes.
Chaque histoire de résilience est unique, tissée de la singularité d’un parcours de vie. Mais toutes ont en commun ce refus obstiné de se laisser définir par le traumatisme, cette détermination farouche à réinventer un sens et une direction malgré les vents contraires.
Osez croire en votre propre résilience
Alors, si vous vous sentez submergé par une épreuve qui vous semble insurmontable, gardez à l’esprit que vous portez en vous les germes de la résilience. Votre capacité à rebondir est là, tapie dans l’ombre, attendant patiemment que vous l’activiez.
Osez croire en votre propre résilience ! C’est le premier pas vers la reconquête de votre vie post-traumatique ou avec d’autres mots, pour devenir résilient. Le chemin sera long et semé d’embûches, mais chaque petite victoire vous rapprochera un peu plus de cette lumière au bout du tunnel.
N’hésitez pas à vous faire accompagner dans ce processus par des guides bienveillants, thérapeutes, amis ou mentors. La résilience se nourrit de liens, d’altruisme et de partage. En osant dévoiler votre vulnérabilité, vous permettez à votre entourage de vous tendre la main.
Gardez en tête que derrière chaque cicatrice se cache une histoire de résilience en puissance.
Mon histoire personnelle de résilience
En tant que médecin et psychologue, j’ai étudié pendant des années les mécanismes de la résilience. Mais c’est surtout à travers mon histoire personnelle que j’en ai vraiment saisi l’essence. À l’âge de 6 ans, j’ai assisté impuissant à l’accident mortel de mon frère. Huit ans plus tard, j’ai vu ma mère s’éteindre sous mes yeux, terrassée par un cancer. Des traumatismes qui auraient pu me briser à jamais.
De l’épreuve à la vocation
Pourtant, quelque chose en moi a refusé de sombrer. J’ai puisé dans mes ressources intérieures pour me reconstruire, pas à pas. La vocation de soigner les autres est née de cette volonté de transformer ma souffrance en une force au service du bien.
Pendant trois décennies, je me suis investi dans mon métier, puisant dans mon expérience intime de la souffrance pour mieux comprendre et accompagner mes patients. Chaque sourire retrouvé, chaque âme apaisée était comme un baume apaisant sur mes propres cicatrices. Et c’est en plongeant dans les tréfonds de ma propre histoire que j’ai véritablement touché du doigt l’essence de cette force mystérieuse.
Quand la vie nous met à l’épreuve
Mais la vie est une école qui ne cesse jamais de nous mettre à l’épreuve. En 2019, un nouveau séisme a fait voler en éclats l’édifice de résilience que j’avais patiemment érigé. Arrêté, placé en garde à vue, accusé d’avoir facilité en tant que psychiatre le séjour irrégulier d’étrangers en France… En une fraction de seconde, j’ai vu mon identité de soignant, mon intégrité, mon humanité même jetées en pâture au tribunal de l’absurde.
Interdit d’exercer mon métier, ce prolongement vital de mon être, dans l’attente kafkaïenne d’un procès sans cesse repoussé… C’était comme être amputé de mon souffle, de ma raison d’être. À nouveau, le sol se dérobait sous mes pieds, me replongeant dans cet abîme de non-sens que je croyais avoir définitivement quitté.
Dans ces moments de déchirure intérieure, alors que je cherchais un sens à cet apparent acharnement du sort, les paroles de mon ami Boris Cyrulnik ont agi comme un phare dans la tempête : « On ne peut parler de résilience que s’il y a eu un traumatisme suivi de la reprise d’un type de développement, une déchirure raccommodée. »
J’ai réalisé que chaque épreuve traversée était venue enrichir ma compréhension intime des processus de résilience. Mes cicatrices n’étaient pas des fardeaux honteux à dissimuler, mais les stigmates de mes combats passés, la preuve vivante de ma capacité à me réinventer encore et toujours.
Aujourd’hui, je continue à avancer pas après pas sur ce chemin de résilience, avec la conviction que chaque blessure peut être une opportunité de croissance. Mon histoire n’est qu’un humble fil dans la vaste tapisserie des destins cabossés mais victorieux. Si elle peut apporter ne serait-ce qu’une étincelle d’espoir à ceux qui traversent des zones de turbulences, alors elle aura trouvé son plus beau sens. Une phrase du Talmud, souvent citée, m’a beaucoup réconforté : « Celui qui sauve une vie sauve toute l’humanité ».
Les facteurs qui favorisent et nous enseignent comment devenir résilient
À travers mon parcours, j’ai découvert que certains facteurs favorisaient cette capacité de rebond et pour devenir résilient : l’optimisme, un sens profond de la moralité et de la spiritualité, l’humour, la présence de figures inspirantes, un entourage bienveillant, l’acceptation de ses peurs, le dévouement à une cause, mais aussi la forme physique et un esprit actif.
Bien sûr, la voie de la résilience est semée d’embûches. Certains, malgré une force apparente, succombent à la tentation du désespoir, comme l’illustrent les destins tragiques de Paul Celan, Primo Levi ou Sylvia Plath. D’autres, à l’instar de Viktor Frankl ou Elie Wiesel, parviennent à transmuter l’horreur en une œuvre lumineuse au service de l’humanité.
Tempêtes et accalmies sur le chemin qui nous montre comment devenir résilient
La résilience n’est pas un long fleuve tranquille, c’est une navigation à travers des flots tumultueux, avec des moments d’accalmie et des tempêtes soudaines. Mais à chaque épreuve traversée, notre barque intérieure se renforce, nous devenons plus aptes à maintenir le cap malgré les bourrasques.
Si ces mots font écho en vous, si vous aussi vous avez traversé ou traversez actuellement des zones de turbulences, je vous invite à approfondir le sujet de la résilience en suivant mon blog combattre-la-fatigue.com. En vous abonnant, je offre aussi en cadeau un ebook avec des clés pour mieux affronter le quotidien. Une petite bouée pour vous aider à garder le cap dans les moments de tempête !
Avec toute ma bienveillance, Dr Jeromin
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